Résumé :

Engagées dans un projet de coopération décentralisée, les villes de Bourges et de Diourbel (Sénégal) partagent un patrimoine naturel, historique et culturel original composé de marais maraichers qui assoient tout à la fois leur biodiversité, la notoriété de leur territoire et leur bien-être environnemental. Pourtant, avec le changement climatique, la ceinture verte de Diourbel a presque entièrement disparu et connaît aujourd’hui des inondations en saison pluvieuse et de sévères sécheresses en saison sèche. De même, menacés, les marais de Bourges ont été fortement impactés durant les deux étés secs précédents. Porteuse de nombreux projets d’aide au développement entre Bourges et Diourbel, l’association Saibatou Espoir, en collaboration avec des acteurs variés tant sénégalais que régionaux, propose, (i) de dresser un diagnostic participatif environnemental des deux zones palustres, (ii) d’avancer des solutions adaptatives au changement climatique, (iii) de garantir leur efficience en sensibilisant les populations des deux cités vertes au changement climatique par la réalisation d’une exposition itinérante croisée retraçant les étapes de l’effacement des marais de Diourbel et de Bourges. Une attention particulière sera portée aux témoignages des habitants et à leur vécu des marais ainsi qu’à (iv) l’implication des scolaires et des étudiants des deux villes.

Région Centre Val de Loire - Projet BOUDIOU (2020-2022)

Objectifs généraux et spécifiques du projet

La disparition des marais de Diourbel et de la ceinture maraichère qui fit sa renommée interroge la vulnérabilité des villes d’eau devant le changement climatique. Partagé par Bourges et Diourbel, ce patrimoine menacé des zones humides urbaines initie de féconds échanges à la fois pour se prémunir de la violence des eaux mais aussi pour en maintenir les richesses et fonctionnalités, notamment grâce à l’agroécologie, à l’intégration urbaine des lieux d’eau dans les documents d’urbanisme et à la sensibilisation des habitants des deux cités au changement global et au patrimoine aquatique.

Le projet vise en premier lieu à la proposition de solutions concrètes de lutte contre le changement climatique dans les deux cités palustres. Après un diagnostic scientifique et territorial des menaces qui pèsent sur les deux cités palustres et des effets délétères déjà enregistrés (et ce tant environnementaux que socioéconomiques et culturels), les solutions proposées investiront deux champs opérationnels complémentaires. Il s’agit d’une part de l’adaptation des documents d’urbanisme à la protection des marais (trames verte et bleue, corridor biologique, zonage urbain visant à garantir des éco-fonctionnalités…) et d’autre part de l’adoption de bonnes pratiques visant à une réduction des consommations d’eau tant pour la consommation des ménages que pour les activités maraichères (agroécologie notamment).

Ce projet s’appuie sur une active politique de participation des citoyens des deux cités et de sensibilisation croisée des différents publics : jeunes du primaire et du collège, adolescents lycéens et étudiants des universités d’Orléans et de Diourbel. Croisant les regards et les expériences, il ambitionne de créer dans les deux cités, grâce à une exposition sur les menaces affectant les ceintures maraichères des deux villes qui sera tour à tour présentée dans les deux cités, grâce au recueil croisé de témoignages qui seront recueillis dans un film documentaire, une prise de conscience écologique de la fragilité des lieux d’eau urbain. Proposer des solutions visant à s’adapter au changement climatique s’effectuera ainsi en pratiquant un dialogue interculturel entre villes du Nord et du Sud.

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