Soutenance de l’Habilitation à Diriger des Recherches de Fateh BELAID

En dépit des efforts déployés par les économistes ces dernières décennies, les politiques publiques ont besoin d’éclairages complémentaires leur permettant d’implémenter les instruments les plus efficaces pour accélérer la transition énergétique ((Stern et al., 2006 ; Nordhaus, 2013 ; Tol, 2018). Ma contribution dans ce travail s’inscrit dans la continuité de ce débat. Loin d’aspirer à l’exhaustivité, les recherches menées dans ce cadre proposent des éléments d’analyse sur certaines dimensions de la transition énergétique grâce à la mobilisation de nouvelles approches économétriques et à l’exploitation de plusieurs enquêtes récentes assez diversifiées en information. Trois axes principaux structurent l’ensemble de ces travaux.

Le premier axe aborde les différentes questions liées à l’analyse de la demande en énergie et aux enjeux liés à la précarité énergétique. Plus précisément, il traite des différentes questions liées à l’économie de l’énergie dans le résidentiel. Il s’agit précisément de développer des méthodes économétriques exploratoires et multi-échelles pour comprendre et associer les pratiques énergétiques : (i) à l’habitat et à l’environnement ; (ii) aux coûts associés ; (iii) et à l’intensité énergétique de la consommation résidentielle. Cette approche est complétée par une réflexion portant sur la définition et la mesure de la précarité énergétique ainsi que l’analyse des facteurs pouvant l’aggraver.

Le second axe traite des questions liées à l’analyse des comportements énergiques, à l’étude de l’efficacité énergétique et l’estimation de l’effet rebond. Cette approche est adossée à une réflexion sur la compréhension des préférences individuelles pour l’investissement en efficacité énergétique. Elle s’inscrit ainsi dans le contexte communément appelé « le paradoxe énergétique».

Le dernier axe de travaux, analyse les questions des relations dynamiques entre le développent, l’énergie et la qualité environnementale. Ce travail repose sur une analyse macro-économétrique, s’inscrivant dans le cadre des récents développements en économétrie des séries temporelles (VECM, ARDL, etc.). Ces travaux se sont développés principalement autours de trois questions contemporaines : (i) le lien dynamique entre la croissance et la demande énergétique ; (ii) les interactions entre le développement économique, la qualité environnementale, et la demande des énergies conventionnelle et renouvelable, (iii) et le rôle de la stabilité politique et la qualité de la gouvernance dans le développement des énergies renouvelables.