Fils d'Ariane

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Soutenance de thèse de Larbi HASROURI

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Devoir

Date -
Heure 14h00 - 17h00
Adresse

Salle des thèses - UFR Droit, Economie et Gestion
rue de Blois - Campus Orléans
Francia

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien http://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/temps-forts/soutenances-de-theses-…

En 1985, chaque lycée ou collège devient un établissement public local d’enseignement (EPLE), entité de droit public dotée de la personnalité morale. Du point de vue des chercheurs en sciences de gestion, ces EPLE constituent des bureaucraties professionnelles dans lesquelles les enseignants jouissent d’une autonomie telle que cette dernière fait obstacle au contrôle de leur travail par les chefs d’établissement. En 2001, la loi organique portant sur les lois de finances (LOLF) marque l’entrée de l’État dans le New Public Management (NMP) et les dispositifs de gestion. Ces derniers (contrats d’objectifs, budgets, projets d’établissement) irriguent désormais les EPLE à partir de 2006 afin de permettre d’accroître les moyens de contrôle des chefs d’établissement qui doivent se muer en managers de proximité. Pour comprendre cette évolution et la mise en œuvre du contrôle, nous mobilisons le concept de gouvernementalité. Ce néologisme créé par Michel Foucault peut se définir comme le gouvernement par la rationalité. Cette rationalité peut être politique, professionnelle ou managériale. L'objectif de la création de ce concept est de montrer quels savoirs comptables et relais l’État mobilise pour inculquer certaines normes de travail de façon à conduire les agents à accepter des objectifs. Quand ces normes et valeurs sont alors intériorisées par les agents de l’État, ce dernier n'a alors plus besoin d'utiliser mécanismes de coercition pour exercer un contrôle sur son appareil. La gouvernementalité implique donc des procédés subtils qui passent par le savoir comptable et les managers de proximité, pour susciter la confiance des agents et convaincre plutôt que contraindre. Pour comprendre ce phénomène, nous avons recours la théorie de la gouvernementalité managériale (Pezet, 2004, Petitet, 2005, Pezet A. et E., 2007, Le Texier, 2011) adaptée – au secteur public – à travers les indicateurs de performance en usage par les chefs d’établissement. Nous opérationnalisons notre théorie par des corps de propositions que nous testons par une double approche univariée et multivariée. Nos résultats montrent que les chefs d’établissement font usage des indicateurs dans le sens d’un subtil control-mix orientant les comportements vers davantage de reddition de compte. Privés d’une supervision directe du travail enseignant, ils s’appuient sur les indicateurs pour amener les enseignants à intérioriser un contrôle dans le cadre d’un assemblage de dispositifs de gestion. La dimension contraignante des indicateurs à laquelle les chefs d’établissement sont soumis de la part de la tutelle est alors liée à la dimension habilitante qu’ils diffusent auprès des enseignants qui s’y assujettissent.