Fils d'Ariane

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Soutenance de thèse de Nadine MOGODE MBAÏBEDJE

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DRP EMSTE

Date -
Heure 14h00 - 17h00
Adresse

Salle des thèses - UFR Droit, Economie et Gestion
Rue de Blois - Campus Université
Francia

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien http://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/temps-forts/soutenances-de-theses-…

Énergie et développement sont étroitement liés au niveau mondial, quel que soit le niveau de développement des pays. En Afrique, plusieurs études empiriques ont analysé le lien entre consommation d’énergie et croissance économique sans qu’il n’y ait de consensus. La dernière décennie a vu l’Afrique Sub-saharienne atteindre des taux de croissance élevés allant jusqu’à 8% en moyenne, ce qui s’est traduit par une augmentation de sa consommation d’énergie. Mais l’utilisation de l’énergie provenant des ressources fossiles a des impacts environnementaux considérables (sècheresses, inondations…) liés au réchauffement climatique occasionné par les émissions croissantes de dioxyde de carbone qui affectent déjà considérablement les pays africains. Et selon la conférence des parties COP21, en Afrique Subsaharienne, ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. Dotée pourtant d’importantes ressources énergétiques (hydrauliques, pétrolières, solaires) et de minéraux, l’Afrique reste toutefois le continent qui consomme relativement le moins d’énergie dans le monde en raison de sa faible capacité de transformation interne de ses richesses naturelles et de la faiblesse de ses infrastructures. Pour le seul pétrole, environ 90% des ressources extraites de son sous-sol sont exportées vers les pays industrialisés (AIE, 2016). D’où la nécessité d’assurer l’indépendance énergétique de l’Afrique tout en menant sa transition énergétique vers les énergies renouvelables pour satisfaire une croissance de sa demande d’électricité de plus de 80% à l’horizon 2040 (IEA, 2019 p.113). Le dérèglement climatique étant un phénomène mondial, il est indispensable que tous les pays, y compris l’Afrique, s’engagent dans des politiques de croissance verte c’est-à-dire le développement d’une nouvelle économie plus économe en énergie et moins dépendante des énergies fossiles. Dans un premier chapitre, un premier panorama sur l’accès des pays africains à l’énergie est présenté, qui concerne aussi bien leur accès aux énergies fossiles qu’aux énergies renouvelables et aux avancées de la capture et du stockage de dioxyde de carbone (essentiellement en Afrique du Sud). Un deuxième chapitre étudie le défi auquel sont confrontés les pays africains qui est celui du financement de sa transition énergétique, par l’apport des capitaux pour des projets énergétiques durables. L’implication de la Chine dans le déploiement des énergies renouvelables en Afrique est également analysée. Le troisième chapitre se focalise sur la situation de deux pays de la sous-région sahélienne, à savoir le Sénégal dont il détaille la diversification énergétique, et le Tchad où les effets du changement climatique affectant le bassin du Lac Tchad sont détaillés et les programmes visant à les limiter sont analysés. Enfin un dernier chapitre présente différents travaux consacrés au lien entre les énergies renouvelables et la croissance économique en Afrique du Nord, en particulier en Tunisie, en utilisant deux modèles économétriques. Les résultats obtenus montrent que les principaux obstacles à la transition énergétique dans ces pays sont d’ordres institutionnels, financiers et politiques. Certains projets énergétiques d’interconnexion prometteurs tels que Desertec au Maroc, « Desert to power » au Sahel ou le barrage d’Inga en République démocratique du Congo pourraient contourner ces obstacles et satisfaire la demande croissante des populations en énergies en palliant la défaillance des infrastructures énergétiques en Afrique.