Fils d'Ariane

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Soutenance de thèse de Jérémy COURS

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COST_BIO_MASTER_FMB_MESURE_ARBRES

Date -
Heure 14h00 - 18h00
Adresse

Amphithéâtre IRD - Bâtiment IRD
5 rue du Carbone - Campus Université
France

Contact
Lien http://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/temps-forts/soutenances-de-theses-…

Les perturbations naturelles font partie intégrante des écosystèmes forestiers. Elles assurent la création de nouveaux habitats, maintiennent une forte hétérogénéité spatiale et interrompent les processus de succession écologique. Les écosystèmes forestiers d'une région donnée sont historiquement adaptés aux complexes de perturbations qui affectent cette région (i.e. le régime de perturbation). Ils sont également largement affectés par les perturbations dites anthropiques (e.g. les coupes forestières). Le processus de mort progressive des arbres d'un peuplement forestier, en raison de ces différentes perturbations est appelé « dépérissement forestier ». Généralement, ces dépérissements sont suivis de coupes de récupérations ou sanitaires visant à récolter la valeur commerciale des arbres avant leur détérioration ou à endiguer les futures épidémies d'insectes ravageurs. Ces coupes sont considérées comme des perturbations supplémentaires. Toutefois, les changements en cours, tant climatique que d'utilisation des terres, entraînent des modifications du régime de ces perturbations. À l'extrême, si le changement de ces régimes est trop important, il peut conduire à un glissement vers un écosystème non-forestier. Ces changements de régimes pourraient alors entraîner des disparitions régionales d'espèces forestières et altérer les services écosystémiques rendus par les forêts aux sociétés humaines. L'étude de ces dépérissements forestiers apparaît donc d'une importance centrale. Dans le cadre de cette thèse, nous nous concentrons sur la réponse des coléoptères saproxyliques (i.e. les coléoptères liés pour une partie ou totalité de leur cycle de vie, au bois mort), groupe écologique menacé dans les forêts tempérées gérées en raison de la rareté de la ressource bois mort. Nous analysons aussi les changements d'habitats causé pas ces dépérissements (i.e. héritages de perturbation). Pour cela, nous étudions trois cas d'études de dépérissements européens : (i) la sapinière pyrénéenne (Abies alba) et (ii) la chênaie du Val de Loire (Quercus spp.) causés par des sécheresses, et (iii) la pessière bavaroise (Picea abies) causé par des tempêtes et des épidémies d'Ips typographus. Sur chacun de ces sites, nous avons inventorié le bois mort et les dendromicrohabitats présents sur les placettes ainsi que les coléoptères saproxyliques. Ces relevés ont permis de mettre en évidence des changements conséquents d'habitats se traduisant par des augmentations de bois mort et des changements de compositions de dendromicrohabitats. Ces changements sont apparus modulés par la sévérité des dépérissements. En cascade, ces changements d'habitat ont induit des modifications de composition locale des coléoptères saproxyliques. Pour les deux forêts de conifères, les changements d'habitats ont induit des effets positifs du dépérissement sur la diversité locale des coléoptères, tant taxonomique que fonctionnelle. Par ailleurs, nous avons observé des homogénéisations des communautés de coléoptères saproxyliques dans le paysage en raison du dépérissement. De plus, nous avons mis en évidence l'importance du dépérissement à l'échelle paysagère sur les assemblages taxonomiques, fonctionnelles et phylogénétiques locaux de coléoptères saproxylique. Nous montrons aussi que les diversités fonctionnelle et phylogénétique ont majoritairement répondu à des processus paysagers. Enfin, nous notons que les coupes sanitaires et de de récupération n'ont pas affecté la diversité locale des coléoptères mais ont fortement altéré leurs relations écologiques. Nos résultats mettent en avant l'intérêt qu'il peut être tiré des zones dépérissantes pour la conservation de groupes d'espèces menacées autrement dans les zones forêts gérées, par le maintien des habitats crées (i.e. bois mort et dendromicrohabitats). Enfin, il mettent en évidence le besoin de penser le maintien de ces zones dépérissantes par une échelle paysagère.