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« Tensions locales et globales au XXIème siècle : l’Amérique latine (re)définie par ses écrivains »

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Appel à contribution de la revue CECIL (Cahiers d’études des cultures ibériques et latino-américaines) de l’Université de Montpellier 3.

Bandeau de la page d'accueil des Cahiers d'études des cultures ibériques et latino-américaines

Date -
Heure 12h00 - 00h00

Depuis l’émergence des républiques, les autrices et auteurs latino-américains ont
réfléchi au caractère intrinsèque des littératures nationales. Que signifie être un
écrivain latino-américain au XXIème siècle ?


Coordonnateurs : Catherine Pélage (Pr, Université d’Orléans)
Félix Terrones (Assistenzdozent, Universität Bern)

Depuis l'émergence des républiques, les autrices et auteurs latino-américains ont réfléchi au caractère intrinsèque des littératures nationales. Qu'est-ce qui pouvait caractériser les littératures péruvienne, chilienne, brésilienne ou colombienne par rapport à la littérature de la métropole ? Grâce à des auteurs comme le Mexicain Alfonso Reyes ou l'Argentin Jorge Luis Borges, s'est affirmée au cours du XXème siècle l'idée d'une littérature supranationale, écrite en espagnol et sans équivalent sous d'autres latitudes linguistiques et/ou culturelles: la littérature latino- américaine. À partir du XXIème siècle, divers écrivains latino-américains ont remis en cause leur héritage national et/ou local sans que cela ne signifie nécessairement l’adoption d’une perspective continentale ou latino-américaine.


Au contraire, de nombreux auteurs considèrent la catégorie « Amérique Latine » comme aliénante : la priorité serait, selon eux, d’obtenir une reconnaissance à l'échelle mondiale, sans signes identitaires locaux, particularismes ni exotismes. Dans ce sens, des auteurs tels que le Mexicain Jorge Volpi, le Chilien Alberto Fuguet, le Péruvien Fernando Iwasaki ou le Colombien Juan Gabriel Vásquez ont contribué à esquisser une conception de l’Amérique Latine exempte
de «latino-américanité». En nous intéressant à des textes écrits par les auteurs eux-mêmes, nous analyserons sous
différents angles les contacts, les passerelles, mais aussi les tensions, voire les courts-circuits, entre des dimensions « nationales » ou « locales », d'une part, et « latino-américaines » ou « globales », d'autre part. Dans cette perspective, nous privilégierons une réflexion transversale qui mettra l'accent sur le dialogue ou le débat entre différents positionnements qui circulent par le biais des grandes transnationales (Alfaguara, Anagrama, Planeta, etc.) ainsi que de manière plus restreinte par le biais des maisons d'édition indépendantes, artisanales ou universitaires.


À travers l'analyse d'essais publiés depuis 2000, nous distinguerons la constitution d'un espace théorique et littéraire – désigné comme latino-américain – constitué de fractures esthétiques, culturelles et idéologiques de différentes natures, qui sont véhiculées et (ré)actualisées par les auteurs eux-mêmes. De même, nous soulignerons les omissions évidentes faites par les auteurs essayistes : pourquoi, par exemple, le questionnement sur ce qui est « latino-américain » est-il formulé avant tout par des auteurs masculins qui ne prennent pas en compte les voix féminines ? Un autre aspect à considérer est lié aux minorités raciales et sociales de chacune des communautés nationales et à leur façon d’aborder la thématique latino-américaine dans leurs essais.


Il est évident que ce questionnement ne se limite pas au genre de l'essai. Il s'exprime également dans d'autres productions comme par exemple les manifestes, les entretiens, les préfaces d'anthologies. Curieusement, cette
réflexion semble être exacerbée au XXIème siècle, un contexte de flux et d'échanges à l'échelle globale où les dimensions locales et latino-américaines coexistent, se confondent et se repoussent dans les idées exprimées par les
auteurs et/ou les groupes. D'une part, l'intégration dans un espace de circulations qui transcenderait ce qui est strictement local ou national est revendiquée. D'autre part, la périphérie est mise en avant comme un positionnement politique et esthétique. Or, si la périphérie est valorisée, elle doit aussi être délimitée dans sa nature et son idiosyncrasie pour éviter d’être phagocytée ou colonisée par des cultures et des langues hégémoniques. Ces questions sont soulevées dans des manifestes tels que le manifeste Crack, McOndo et, plus récemment, Caribe Pop. Elles sont également abordées dans des entretiens avec des autrices et auteurs comme, par exemple, Roberto Bolaño, Rita Indiana, Rodrigo Rey Rosa, Horacio Castellanos Moya, Junot Díaz, Diamela Eltit, Gabriela Alemán.


Que signifie être un écrivain latino- américain au XXIème siècle ? La pertinence et l’actualité de cette question, les changements de perception des auteurs eux-mêmes, les espaces de discussion qu'ils ouvrent sont autant d'aspects à prendre en compte pour répondre à cette interrogation aussi inspirante que complexe.

Axes de réflexion

- L'Amérique latine et le « latino-américanisme » entre le global et le local.
- Les littératures du « Sud » dans un contexte international.
- Extraterritorialité, transnationalité et cosmopolitismes.
- Tradition et rupture : le champ littéraire à l'échelle locale et latino-américaine.
- Champ culturel et espace socio-économique.
- L’essai : identité et genre littéraire en Amérique latine au XXIème siècle.
- L'Amérique Latine dans les essais littéraires et culturels : portée et redéfinitions d'un
concept clé.
- Le cas brésilien dans le contexte latino-américain : les positionnements des écrivains.

 

Calendrier

  • Date d’envoi des propositions (300 mots) : 1er novembre 2021.
  • Réponse du comité : 30 novembre 2021.
  • Remise des articles : 30 avril 2022.
  • Publication : début 2023.