Soutenance de thèse en Cotutelle Internationale de Asma OUMMADI

L'exposition chronique à des agents toxiques issus de l'environnement, tels que les métaux lourds, les pesticides ou les cyanotoxines, est de plus en plus rapportée comme étant un potentiel facteur sporadique des maladies dégénératives des motoneurones (MDMs). Cependant, peu de choses sont connues quant aux rôles de ces toxines dans l'étiologie des MDMs suite à une exposition précoce (ex : durant les périodes pré et post-natales du développement). Ces stades développementaux sont connus pour être des périodes critiques du développement cérébral durant lesquels des perturbations de processus fortement régulés peuvent avoir un impact négatif sur la structure fondamentale du cerveau. De telles modifications peuvent conduire au développement de vulnérabilités sélectives à la neurodégénérescence et être finalement responsables de maladies neurodégénératives à déclenchement tardif telles que les MDMs. Compte tenu du nombre croissant de preuves épidémiologiques, cliniques et expérimentales renforçant le lien entre l'exposition à des substances toxiques de l'environnement et l'apparition tardive des MDMs, il est primordial de mettre en œuvre des études expérimentales plus en adéquation avec la réalité. Par exemple, il s’agit d’étudier l'exposition précoce à des cocktails de substances toxiques pour l'environnement, à de faibles doses, pouvant induire ou prédisposer des individus aux MDMs plus tard dans la vie. Ce projet de thèse s’est focalisé sur l'étude comportementale chez la souris suite à une exposition périnatale à un mélange de différentes substances toxiques pour l'environnement à faibles doses (Glufosinate d'Ammonium (GLA), β –N-méthylamino-L-alanine (BMAA) et Glyphosate (GLY)), afin de vérifier si ces derniers peuvent agir en synergie et précipiter l'apparition des symptômes des MDMs plus tard dans la vie. Nous avons également vérifié si le mélange induit plus de dommages que chaque composé pris individuellement. Dans le cadre d’une hypothèse en adéquation avec la notion d’exposome, il a également été évaluer l’importance et l’impact d’une sensibilisation inflammatoire asymptomatique pendant la gestation a été évaluer en association à une exposition post natale aux polluants d’intérêts. Nos données révèlent qu’une exposition maternelle à au cocktail induit des perturbations des comportements moteur et anxieux chez la descendance, depuis l’adolescence ce maintenant au cours du vieillissement, ce qui n’est pas le cas lors d’une exposition aux composé pris individuellement. De plus, nous avons pu montrer que l’exposition à un seul facteur de risque (sensibilisation maternelle à de faible dose de LPS) n’était pas suffisante pour induire des modifications précoces, perdurant au cours du vieillissement, du comportement chez la descendance. Cependant, une sensibilisation inflammatoire asymptomatique associé à l’exposition ultérieur à de faibles doses de xénobiotiques, induit des effets synergiques sur le comportement des petits. Ainsi, l’ensemble de ce travail a conduit à la démonstration de l’importance de considérer la multi exposition dans la caractérisation de molécules au potentiel neurotoxique à court, moyen et long terme.