Soutenance de thèse de Benjamin CAUX

De nos jours, les matériaux plastiques occupent une place centrale dans notre société. Depuis 2016, plus de 400 millions de tonnes de plastiques sont produits chaque année dans le monde pour des utilisations variées telles que les emballages, la construction, le transport ou l’électronique. Cette surproduction et surconsommation soulèvent des enjeux à la fois économiques, environnementaux et toxicologiques. Les plastiques sont constitués de polymères auxquels sont incorporées des molécules, principalement organiques, appelées additifs plastiques, destinées à modifier les propriétés physico-chimiques du matériau final. Cependant, un risque majeur lié à l’utilisation de ces additifs réside dans leur migration potentielle vers les matrices en contact, d’autant que certains d’entre eux sont classés comme Cancérigènes, Mutagènes ou Reprotoxiques (CMR), ou comme perturbateurs endocriniens. L’utilisation de dispositifs médicaux plastiques dans le secteur hospitalier est donc particulièrement préoccupante, en raison des migrations vers les fluides biologiques ou solutions médicales, puis vers l’organisme des patients. Face à la diversité croissante des additifs utilisés, de nombreuses méthodes d’extraction et d’analyse se développent. Parmi elles, l’utilisation de fluides supercritiques pour l’extraction (SFE) ou la chromatographie (SFC), couplées à la spectrométrie de masse (MS), constituent des techniques alternatives et complémentaires aux approches conventionnelles offrant des avantages en termes de diffusivité, d’efficacité et de sélectivité. Cette thèse a pour objectif le développement du couplage SFE-SFC-MS afin d’extraire et d’analyser les différents additifs plastiques entrant dans la composition des dispositifs médicaux. Par ailleurs, la combinaison de ce couplage avec l’extraction par sorption sur barreau magnétique (SBSE) propose une méthode innovante pour l’étude des interactions contenant-contenu dans les matrices médicales et biologiques.