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L’art du mouvement, Bibliothèque Droit, Economie, Gestion

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L’art du mouvement est un parcours conçu par les Médiathèques en réponse à l’invitation du Service Commun de la Documentation l’Université d’Orléans pour prolonger Corps en mouvement. La proposition des Médiathèques fait écho à la deuxième section de l’exposition du Louvre, « danser ». Au travers des documents sélectionnés, tous issus de ses collections patrimoniales et des collections du Centre Charles Péguy, s’esquisse une histoire de la danse et de ses représentations du XVIIIe au début du XXe siècle, alors que cet art du mouvement connaît des mutations majeures...

 

Au début du XVIIIe siècle, la danse a gagné sa légitimité et est devenue une pratique institutionnelle, consacrée par la création de l’Académie royale de danse en 1661. Le monde de la danse connaît cependant une petite révolution avec la naissance de la chorégraphie, dont le précurseur est le maître de danse Raoul-Auger Feuillet. La codification de la danse n’est pas une entreprise tout à fait nouvelle, puisqu’on connaît des traités publiés en Italie dès le XVe siècle. Cependant, dans son Chorégraphie, ou l'art de décrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs (1700) et ses Recueils de contredances (1706), Raoul-Auger Feuillet (1659-1710) propose un système de représentation de la danse inédit, dans un style proche de la géométrie. Tout au long du XVIIIe siècle, les ouvrages techniques consacrés à l’art du mouvement se multiplient de pair avec les progrès des connaissances scientifiques, notamment en matière d’anatomie. A rebours de cette représentation purement « mécanique » de la danse, des théoriciens comme Louis de Cahusac (1706-1759) développent des conceptions plus intellectuelles et « poétiques », qui mettent davantage en avant l’imitation de la nature et la créativité.

 

Cette synthèse entre analyse technique, voire physiologique du mouvement et recherche poétique ou spirituelle perdure au XIXe siècle. A cela s’ajoute une nouvelle source d’inspiration : l’antiquité redécouverte par le biais des récentes fouilles archéologiques. Ainsi Elise Voïart en 1823, puis Emmanuel Maurice en 1896 présentent chacun dans leurs essais respectifs une tentative de reconstitution de l’art de la danse grecque. Dans cette entreprise, Emmanuel Maurice s’appuie à la fois sur les objets figurés, notamment ceux conservés au Louvre, et sur les procédés modernes de la chronophotographie, qui permet la décomposition photographique du mouvement. Cette démarche est poursuivie dans la pratique par les danseurs et chorégraphes Isadora Duncan (1877-1927) et Vaslav Nijinski (1889-1950), mais dans le but avoué de révolutionner leur art. L’un et l’autre bénéficient d’un contexte qui favorise l’originalité et la créativité. Loïe Fuller (1869-1928), installée aux Folies Bergères et célébrée dès 1892 pour ses chorégraphies ondoyantes aux effets de draperies et de lumières novateurs, introduit à Paris Isadora Duncan. Celle-ci préfère cependant suivre une voie plus naturaliste. Nijinski fait quant à lui partie de la troupe des Ballets russes fondée par Serge de Diaghilev en 1907. C’est dans ce cadre qu’il produit en 1912 sa première chorégraphie, l’Après-midi d’un faune, pour lequel il s’est inspiré des vases grecs vus au Louvre.

 

Autour des Ballets Russes gravitent également des artistes célèbres, tels que Léon Bakst, Claude Debussy, Henri Matisse (1869-1954) ou Pablo Picasso (1881-1973). Ces derniers ont régulièrement participé à l’élaboration de ballets : Picasso a par exemple dessiné les costumes et les décors de Parade (1917) et Matisse ceux du Chant du rossignol (1920). Au-delà de ces collaborations, la danse et la mythologie occupent une place importante dans l’œuvre de ces deux artistes, comme on peut le voir au travers de deux numéros de la revue Verve qui leur sont consacrés.


L'art du Mouvement
Exposition du 10 mars au 12 juin
A la Bibliothèque Universitaire Droit, Economie, Gestion
Avec les collections des Médiathèques d'Orléans et du Centre Charles Péguy