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Le Laboratoire Interdisciplinaire pour l'Innovation et la Recherche en Santé d’Orléans (LI²RSO) de l’Université d’Orléans annoncent le lancement de la cohorte OSMOSE (Orléans – Santé Mentale – Médecine – Observation et Suivi chez les Étudiants), première étude menée en France pour suivre dans le temps la santé mentale des étudiants en médecine. Ce projet de recherche accompagne la création de la future UFR en Santé de l’Université d’Orléans.
Placée sous la coordination du Pr Jasmina Mallet, Professeure des Universités – Praticienne Hospitalière en psychiatrie au sein du CHU d’Orléans et de l’EPSM (Etablissement Public de Santé Mentale) du Loiret, l’étude OSMOSE est menée au sein de l’équipe BCLINE (Brain Clinical and Experimental Neuroplasticity) du LI²RSO, qu’elle co-dirige avec le Pr Marc Vérin.
La conception scientifique du protocole a été élaborée en collaboration avec le Dr Ariel Frajerman (GHU Paris psychiatrie et neurosciences), dont les travaux antérieurs sur les données de l’Observatoire de la Vie Étudiante ont apporté un éclairage précieux pour la construction de cette cohorte.
Ce partenariat illustre la dynamique croissante de la filière universitaire de psychiatrie à Orléans. Il témoigne également de la capacité du territoire orléanais à fédérer des expertises pluridisciplinaires pour mieux comprendre et prévenir les troubles de santé mentale chez les étudiants en médecine.
Un constat alarmant
Les troubles psychiques sont en nette augmentation chez les jeunes adultes en France. La pandémie de COVID-19 a doublé la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés entre 2017 et 2021, passant de 11,7 % à 20,8 %. Les étudiants, et particulièrement les étudiants en médecine, sont plus exposés du fait de la charge académique, du stress lié aux stages cliniques et du recours limité aux soins. En 2021, ils présentaient 1,7 fois plus de risque d’épisode dépressif et cinq fois plus de risque d’idées suicidaires que la population générale du même âge. Malgré cela, seuls 32 % des étudiants en médecine dépressifs bénéficient d’une prise en charge adaptée.
Une étude pour éclairer les déterminants de la santé mentale
OSMOSE a pour objectif principal d’identifier les facteurs de risque de dépression chez les étudiants en médecine et de les comparer à ceux observés chez les étudiants ayant suivi une première année en parcours d'accès spécifique santé (PASS) et licence "accès santé" (L.AS) sans intégrer la filière médicale. Les objectifs secondaires portent sur l’étude de la prévalence et des facteurs associés à l’anxiété, au burnout, aux troubles du comportement alimentaire, aux consommations de substances, à la stigmatisation, à la précarité, ainsi qu’au recours ou au non-recours aux soins. L’étude s’intéresse également au ressenti des étudiants vis-à-vis de leur accompagnement pédagogique.
Par ailleurs, OSMOSE intègre un volet spécifique sur les violences sexistes et sexuelles (VSS), en lien avec les travaux récents présentés lors de la dernière Conférence des doyens de médecine. Ce volet vise à mieux comprendre la fréquence, les contextes et les conséquences psychologiques de ces violences dans le parcours de formation médicale, afin de renforcer la prévention et les dispositifs d’accompagnement.
Un suivi sur le long terme
OSMOSE est une cohorte prospective sur vingt-deux ans, avec une période d’inclusion de dix ans. Elle concerne environ mille étudiants par an inscrits à l’Université d’Orléans (PASS, L.AS, médecine). Chaque participant est invité à remplir un questionnaire en ligne sécurisé, via la plateforme Callyope, une fois par an tout au long de ses études.
Le questionnaire comprend plusieurs outils validés : CIDI-SF pour la dépression, GAD-7 pour l’anxiété, SCOFF pour les troubles du comportement alimentaire, AUDIT et CUDIT pour la consommation d’alcool et de cannabis, Maslach Burnout Inventory, échelle de solitude UCLA (3 items) et échelle des expériences adverses de l’enfance (ACEs).
Vers une meilleure compréhension de la santé mentale des étudiants
L’étude fournira des données inédites sur l’évolution longitudinale de la santé mentale des étudiants en médecine et ses déterminants. Elle permettra d’identifier les trajectoires de vulnérabilité et les leviers de prévention, en vue d’améliorer la qualité de vie et l’accompagnement des futurs professionnels de santé.
Les objectifs de la cohorte OSMOSE seront présentés au Congrès Français de Psychiatrie (CFP), qui se tiendra à Cannes du 10 au 13 décembre 2025.
La presse en parle
Santé mentale : l'Université d'Orléans, la première de France à lancer une étude chez les jeunes médecins - actuOrléans, 31/10/2025