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Stéphane MAURY

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Stéphane MAURY

Professeur des Universités – Physiologie végétale et Epigénétique
Université d’Orléans | Laboratoire P2E (Physiologie, Écologie, Environnement, UR1207 – USC1328 INRAE)
📧stephane.maury@univ-orleans.fr | ORCID : 0000-0003-0481-0847

 

Profil

Professeur à l’Université d’Orléans, Stéphane Maury étudie depuis plus de vingt-cinq ans les mécanismes épigénétiques impliqués dans la plasticité développementale et l’adaptation des plantes face au changement climatique. Formé à l’IBMP du CNRS (Strasbourg) et habilité à diriger des recherches depuis 2006, il a contribué à relier la biologie moléculaire, l’épigénomique et l’écophysiologie des arbres forestiers et des plantes cultivées.

Il dirige l’équipe ARCHE au laboratoire P2E (Université d’Orléans – INRAE) et a été directeur-adjoint du LBLGC de 2008 à 2021. Il est coordinateur des projets ANR EPITREE (2018-2023) et EPIMYC (2024-2028), co-animateur du PEPR ADAAPT (2025-2030) et membre du Conseil scientifique INRAE ECODIV.

Ses recherches portent sur :

  • la mémoire environnementale et la plasticité phénotypique chez les arbres (peuplier, pin maritime…) ;

  • le rôle de la méthylation de l’ADN et de la chromatine dans les interactions plante-champignon ;

  • l’intégration multi-omique (épigénome, transcriptome, phénotype) pour comprendre l’adaptation ;

  • le développement de biomarqueurs épigénétiques et de modèles prédictifs pour la foresterie et l’agroécologie.

Il coordonne ou participe à plusieurs projets européens (COST Actions EPI-CATCH, COPYTREE, EPICROPS) en collaboration avec le Portugal, la République tchèque, le Canada et l’Espagne.

Auteur de plus de 70 articles scientifiques (New Phytologist, Plant Physiology, Journal of Experimental Botany, Frontiers in Plant Science…), il est co-éditeur des ouvrages Épigénétique : mécanismes moléculaires et réponses à l’environnement (Éd. Quae, 2024 – sélection Prix Roberval 2025) et Epigenetics in Ecology and Evolution (ISTE, 2025).
Engagé dans la formation (co-responsable du Master MEEF-SVT) et la diffusion scientifique (MOBE, Canal-U, France Inter), il contribue activement à promouvoir la culture scientifique autour de l’épigénétique végétale.

 

Travaux de recherche : Épigénétique et adaptation des forêts au changement climatique par Stéphane Maury (Université d’Orléans, Laboratoire P2E, INRAE département ECODIV)

Les écosystèmes forestiers sont parmi les plus touchés par les changements globaux, qui affectent leur santé, leur régénération et leur capacité à fournir des services écosystémiques essentiels. Les arbres, organismes longévifs et sessiles, ne peuvent échapper aux perturbations climatiques et biotiques ; leur survie repose donc sur leur capacité d’adaptation, fondée sur deux mécanismes complémentaires : la plasticité phénotypique et l’évolution génétique (Figure 1).

L’épigénétique : un levier de flexibilité et de mémoire adaptative

L’épigénétique désigne les modifications réversibles et parfois héritables de l’expression des gènes sans changement de séquence d’ADN. Ces régulations, fondées notamment sur la méthylation de l’ADN, les modifications d’histones et les petits ARN, jouent un rôle central dans la plasticité phénotypique et la mémoire des stress.

Chez les arbres, les études sur le peuplier, le chêne ou l’épicéa ont révélé un mosaïcisme épigénétique intra-individuel : différentes parties d’un même arbre portent des signatures distinctes selon leur âge, leur position ou les stress subis (Figure 2). Ces marques peuvent être transmises par mitose (au sein de l’individu) ou par méiose (aux descendants), contribuant ainsi à des phénomènes de priming ou de mémoire environnementale (Figures 3 et 4).

De la cellule au peuplement : une variabilité multi-échelles

À l’échelle des populations, la diversité épigénétique complète ou compense la diversité génétique. Elle peut expliquer des différences d’adaptation locale ou de tolérance à la sécheresse entre individus d’un même génotype, notamment chez des espèces clonales. Cette diversité constitue un nouvel outil pour la gestion et la conservation des ressources génétiques forestières (Figure 5).

Applications pour la foresterie durable

Les mécanismes épigénétiques ouvrent des perspectives concrètes :

  • sélection d’épivariants ou d’épi-marqueurs pour prédire la performance ou la résilience ;

  • induction contrôlée de priming thermique ou hydrique pendant la micropropagation ;

  • valorisation d’embryons somatiques “primés” mieux adaptés aux contraintes climatiques ;

  • intégration de l’épigénomique dans les modèles multi-omiques de prédiction et d’amélioration.

Ces recherches contribuent à redéfinir la gestion adaptative des forêts : conservation des ressources génétiques, création de parcs à clones ou vergers à graines “épigénétiquement préparés”, et développement d’une foresterie résiliente face au changement global.

 Figures associées de Maury,S. & Plomion,C. (2025). Chapter8. Epigenetics and climate change: the example of forest ecosystems. In C.Grunau & S.Maury (Eds.), Epigenetics in Ecology and Evolution (pp.207 240). ISTE Group / Wiley. DOI : 10.1002/9781394372683 

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Cadre conceptuel du changement global et de la vulnérabilité des forêts

Figure 1 : Cadre conceptuel du changement global et de la vulnérabilité des forêts.

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Variations épigénétiques intra- et inter-individuelles chez les arbres

Figure 2 : Variations épigénétiques intra- et inter-individuelles chez les arbres.

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Chaîne de causalité entre signal environnemental, contrôle hormonal et régulation épigénétique

Figure 3 : Chaîne de causalité entre signal environnemental, contrôle hormonal et régulation épigénétique.

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Rôle de la méthylation de l’ADN dans la tolérance à la sécheresse et la mémoire épigénétique

Figure 4 : Rôle de la méthylation de l’ADN dans la tolérance à la sécheresse et la mémoire épigénétique.

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Exploitation de la diversité épigénétique pour la gestion du matériel forestier de reproduction (Epi-MFR)

Figure 5 : Exploitation de la diversité épigénétique pour la gestion du matériel forestier de reproduction (Epi-MFR).

 

Pour illustrer ce travail voici 5 exemples : 

Dans l’article Le Gac et al (2018 ; projet ANR SYLVABIOM), nous établissons que le peuplier garde une mémoire environnementale épigénétique (méthylation ADN) au-delà des saisons (hiver à printemps) dans le méristème apical caulinaire. Voir le communiqué de presse sur cet article en Annexe. 

  • Le Gac A‑L, Lafon‑Placette C, Chauveau D, Segura V, Delaunay A, Fichot R, Marron N, Le Jan I, Berthelot A, Bodineau G, Bastien J‑C, Brignolas F, Maury S. 2018. Winter‑dormant shoot apical meristem in poplar trees shows environmental epigenetic memory. Journal of Experimental Botany 69: 4821–4837. doi:10.1093/jxb/ery271.

Dans l’article Sow et al (2021 ; projet ANR EPITREE), nous montrons que la méthylation de l’ADN contrôle la réponse hormonale à la sécheresse mais aussi la stabilité du génome chez le peuplier dans le méristème apical caulinaire. Nous avons notamment identifié des éléments transposables actifs capables de créer des mutations à la suite d’une sécheresse. Voir le communiqué de presse sur cet article en Annexe. 

  • Sow M‑D, Le Gac A‑L, Fichot R, Lanciano S, Delaunay A, Le Jan I, Lesage‑Descauses M‑C, Citerne S, Caius J, Brunaud V, Soubigou‑Taconnat L, Cochard H, Segura V, Chaparro C, Grunau C, Daviaud C, Tost J, Brignolas F, Strauss S‑H, Mirouze M, Maury S. 2021. RNAi suppression of DNA methylation affects the drought stress response and genome integrity in transgenic poplar. New Phytologist 232: 80–97. https://doi.org/10.1111/nph.17555 

Dans l’article Vigneaud et al (2023 ; à la base du projet ANR EPIMYC), nous montrons pour la première fois que la méthylation de l’ADN contrôle la capacité de mycorhization chez le peuplier. Nous avons notamment identifié des candidats chez l’arbre et chez le champignon mutualiste qui pourraient jouer un rôle. Voir le communiqué de presse sur cet article en Annexe. 

  • Vigneaud J, Kohler A, Sow M‑D, Delaunay A, Fauchery L, Guinet F, Daviaud C, Barry K‑W, Keymanesh K, Johnson J, Singan V, Grigoriev I‑V, Fichot R, Conde D, Perales M, Tost J, Martin F, Allona I, Strauss S, Veneault‑Fourrey C, Maury S. 2023. DNA hypomethylation of the host tree impairs interaction with mutualistic ectomycorrhizal fungus. New Phytologist 238: 2561–2577. doi:10.1111/nph.18734.

Dans l’article Trontin et al (2025 ; projet Région INTEMPERIES), nous montrons pour la première fois une mémoire épigénétique post-embryonnaire (2 ans) à la suite de thermopriming sur l’embryon somatique de pin maritime. Nous avons notamment identifié des candidats chez l’arbre qui pourraient jouer un rôle. Voir le communiqué de presse sur cet article en Annexe. 

  • Trontin, J.-F., Sow, M. D., Delaunay, A., Modesto, I., Teyssier, C., Reymond, I., Canlet, F., Boizot, N., Le Metté, C., Gibert, A., Chaparro, C., Daviaud, C., Tost, J., Miguel, C., Lelu-Walter, M.-A., Maury, S. (2025). Epigenetic memory of temperature sensed during somatic embryo maturation in 2-yr-old maritime pine trees. Plant Physiology, 197(2), kiae600. https://doi.org/10.1093/plphys/kiae600

Dans l’article de revue Brunel-Muguet et al (2025 ; COST Action Europe EPICATCH), un collectif de chercheurs impliqués dans le projet européen COST EPICATCH dresse le bilan des pistes prometteuses notamment en épigénétique pour l’amélioration de la production de graines par les semenciers.

  • Brunel‑Muguet S, Baránek M, Fragkostefanakis S, Sauvage C, Lieberman‑Lazarovich M, Maury S, Kaiserli E, Segal N, Testillano P‑S, Verdier J. 2025. Maternal environmental effects and climate‑smart seeds: unlocking epigenetic inheritance for crop innovation in the seed industry. The Plant Journal 123: e70407. https://doi.org/10.1111/tpj.70407.

 

Presse & Vulgarisation — Épigénétique et arbres (S. MAURY)

Médias, presse et communications institutionnelles

Séminaire : Épigénétique et arbres — Complément au MOOC “Les arbres”. Présentation vidéo de S. Maury. YouTube (2023) 
https://www.youtube.com/watch?v=mRNmfWTGaZI

 

La République du Centre (2024). Peut-on améliorer la tolérance des arbres face au changement climatique ? La découverte inédite de l’Université d’Orléans.
Article de vulgarisation présentant les travaux de l’Université d’Orléans et de l’INRAE sur la mémoire épigénétique du pin maritime.
Publié le 20 novembre 2024.
Disponible sur : https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/peut-on-ameliorer-la-tolerance-des-arbres-face-au-changement-climatique-la-decouverte-inedite-de-l-universite-d-orleans_14001301/

Végépolys Valley (2019). Webinaire – Épigénétique : avancées de la recherche et prise en main par les sélectionneurs. Intervention de S. Maury (Université d’Orléans / INRAE) lors du webinaire professionnel organisé par le pôle de compétitivité Végépolys Valley, le 7 juin 2019.
Disponible sur : https://www.vegepolys-valley.eu/agenda/15668-webinaire-epigenetique-avancees-de-la-recherche-et-prise-en-main-par-les-selectionneurs.html

Végépolys Valley (2025). Webinaire – Épigénétique : avancées de la recherche et prise en main par les sélectionneurs. Intervention de S. Maury (Université d’Orléans / INRAE) dans le cadre du webinaire professionnel du pôle de compétitivité Végépolys Valley, le 20 juin 2025 (visioconférence).
Disponible sur : https://www.vegepolys-valley.eu/agenda/15668-webinaire-epigenetique-avancees-de-la-recherche-et-prise-en-main-par-les-selectionneurs.html

 

Épigénétique et mémoire chez le pin maritime

INRAE (2024)Les graines de pin maritime gardent en mémoire les changements de température.
Publication associée : Plant Physiology (Trontin J-F et al., 2024, https://doi.org/10.1093/plphys/kiae600)
Lire sur inrae.fr

Libération (Olivier Monod, 21 novembre 2024)Sylviculture : graine échaudée, futur pin renforcé.
Lire sur liberation.fr

France Inter – La Terre au carré (Mathieu Vidard & Olivier Monod, 21 novembre 2024)L’actu du jeudi 21 novembre 2024.
Écouter sur radiofrance.fr

Sciences et Avenir (Loïc Chauveau, 22 novembre 2024)Découverte : les graines de pin maritime ont de la mémoire.
Lire sur sciencesetavenir.fr

Science & Vie (Romain Fouchard, 3 août 2021)Sécheresse : comprendre la réponse des arbres grâce à l’épigénétique.
Présentation des recherches menées à l’Université d’Orléans et à l’INRAE sur la réponse épigénétique du peuplier face au stress hydrique.
Lire sur science-et-vie.com

Epsiloon (Jean-Baptiste Veyrieras, juillet 2021)Un arbre n’est pas un individu, mais une colonie.
Dossier de vulgarisation sur le mosaïcisme génétique et épigénétique des arbres. Citation de S. Maury : « La plasticité génétique des arbres est un atout face au changement climatique. »
https://www.epsiloon.com/tous-les-numeros/n1/

 

Épigénétique et symbiose arbre–champignon

INRAE (2023)Symbiose arbres–champignons : le rôle clé de l’épigénétique.
Publication associée : New Phytologist (Vigneaud J et al., 2023, https://doi.org/10.1111/nph.18734)
https://www.inrae.fr/actualites/symbiose-arbres-champignons-decouverte-du-role-lepigenetique

Pour la Science (Isabelle Bellin, mai 2023)L’épigénétique se mêle de la symbiose entre les arbres et les champignons.
Article du numéro 547 vulgarisant les travaux du consortium INRAE-Orléans / Lorraine.

https://www.pourlascience.fr/sd/biologie/l-epigenetique-se-mele-de-la-symbiose-entre-les-arbres-et-les-champignons-25008.php

APBG Nantes (2023). Conférence – L’épigénétique et la symbiose entre les arbres et les champignons. Intervention de S. Maury, Université d’Orléans / INRAE, dans le cadre des conférences de l’Association des Professeurs de Biologie et Géologie (APBG), 13 décembre 2023.
Disponible sur : https://nantes.apbg.org/2023/10/21/13-decembre-2023-conference-lepigenetique-et-la-symbiose-entre-les-arbres-et-les-champignons/

 

Diffusion et distinctions

Prix Roberval 2025 (sélection officielle)Épigénétique : mécanismes moléculaires, biologie du développement et réponses à l’environnement (Jammes H., Boudry P. & Maury S., éds, Éditions Quae, 2024).
Catégorie : Enseignement supérieur.
Communiqué officiel du Prix Roberval

 

Pour un CV plus détaillé, télécharger le document ci-dessous :

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