| Date | - |
| Heure | 14h00 - 17h00 |
| Adresse | Hôtel DUPANLOUP - |
| Contact | |
| Lien | https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/agenda-actualites |
La révolution symbolique du romantisme français prétend briser les règles de l’art au nom de la liberté d’esprit et frayer avec les idées du socialisme utopique ; Hugo, son chef de file, exploite son image de poète national. D’un autre côté, la critique littéraire, grâce à l’essor de la presse périodique, acquiert une importance sans précédent (ce dont témoigne l’expression de « prince de la critique » ou de « siècle de la critique »). Les critiques de profession, au sein d’un champ littéraire en voie d’autonomie, prennent conscience de leur pouvoir d’action collective et conçoivent leur activité (l’analyse du style et des idées de l’écrivain) comme l’endiguement des excès de la littérature et des arts. Or, Hugo apparaît comme la cible privilégiée de la critique, parce qu’il cumule trois infractions à la norme : la force de l’imagination, l’idéologie progressiste, la matière verbale. Ainsi, à partir d’une relecture de l’œuvre de Hugo appuyée sur l’étude de sa réception au XIXe siècle, nous détaillerons, d’une part, les stratégies littéraires du poète face à ses critiques (discréditer les envieux et glorifier les génies) ; d’autre part, le rôle de la critique et son emploi dans les polémiques contre le romantisme (produire un savoir unifié sur la littérature et la société). Puis, nous dégagerons leurs objectifs implicites : la poésie comme forme supérieure de critique chez Hugo, la critique comme guérison du « mal romantique » chez ses ennemis ; de Sainte-Beuve à Maurras, il s’agit d’infléchir directement la création littéraire et de la dissocier de tout mouvement social.