| Date | - |
| Heure | 14h00 - 17h00 |
| Adresse | Salle 255 - UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines |
| Contact | |
| Lien | https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/agenda-actualites |
Régi par une dynamique linguistique spécifique, le contexte tunisien est marqué à la fois par un contact de langues dû à l’histoire du pays, du point de vue sociolinguistique, et par une « politique éducative » privilégiant le « plurilinguisme » et « l’interculturalité », du point de vue didactique. De portée considérable, cet état de lieux illustre la pluralité langagière, qui, à travers l’arabe tunisien, caractérise le répertoire verbal des natifs tunisiens, en l’occurrence les élèves-ingénieurs et ingénieurs informaticiens. Intitulée « le technolecte des ingénieurs tunisiens sur les réseaux sociaux numériques », cette thèse examine de près les éléments linguistiques qui composent les pratiques linguistiques de la communauté d’ingénieurs, sur trois réseaux sociaux numériques principaux : LinkedIn, Facebook et YouTube. De nature numérique et qualitative, et se voulant interdisciplinaire, notre enquête de terrain s’inscrit dans le champ des humanités numériques, au croisement de la sociolinguistique, la sociodidactique et l’analyse du discours. Cette enquête traite, dans une dimension socioéducative, de la vulgarisation du savoir savant à l’ère des nouvelles technologies de l’Information et de la communication (NTIC). Façonné par des normes endogènes composites, le technolecte ingénieur dans le contexte tunisien se particularise par une actualisation locale axée sur des emprunts, des néologismes, de l’alternance codique, du calque, des interférences linguistiques, des structures morphosyntaxiques hybrides, etc., à l’image de la variation linguistique qui caractérise le parler tunisien. Cet état de choses a été identifié lors de notre pré-enquête en master qui a révélé une transformation grammaticale et syntaxique des techno-items informatiques qui semble structurée et structurante. Deux classes grammaticales s’inscrivaient particulièrement dans cet observable empirique : le nom et le verbe. Pour approfondir cette question, nous nous interrogerons sur les procédés résultant de ce contact de langues, sur leurs particularités intra et extra-phrastiques et sur leurs retombées sociolinguistiques. Par cette dynamique, nous avons envisagé de répondre à la problématique suivante : quel est le matériau linguistique véhiculé à travers le technolecte ingénieur en Tunisie et peut-on y détecter de la régularité ?