Fils d'Ariane

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Axes scientifiques

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En se fondant sur les cultures des sociétés européennes (France, Espagne, Allemagne, Irlande, Italie, Portugal) et sur d'autres aires culturelles (Etats-Unis, Amérique du Sud, Asie - Japon et Chine), l'équipe projette de développer son champ de recherches autour de deux axes principaux:


1. cultures et citoyenneté : représentations, transmissions, transformations

À l’heure où les démocraties libérales dites « occidentales » semblent plus que jamais en état de crise, cet axe entend interroger la remise en cause progressive des mécanismes représentatifs et performatifs du « contrat social ». Tandis que la montée - dans l’ensemble des sphères sociales, linguistiques et culturelles que nous explorons - de divers populismes impose une réflexion sur des principes tels que le « peuple », le pouvoir ou l’« élite », la radicalisation des questions relatives à l’identité, la nation et son organicité, la souveraineté face aux atours néo-libéraux de la mondialisation, la remarquable résurgence de la notion de « race » dans les débats publics et scientifiques dans le sillage d’une articulation politisée des principes de discrimination, d’oppression, de racisme systémique et de colonisation(s) d’une part, et d’intégration, d’assimilation et de multiculturalisme d’autre part, sont autant de phénomènes qui nous invitent à remettre en question l’idée d’une certaine « fin de l’histoire » (Fukuyama) que le capitalisme et la démocratie auraient scellée main dans la main. Au contraire, cette grandissante « haine de la démocratie » (Rancière) semble ouvrir la voie vers de nouveaux conflits, notamment culturels - fussent-ils palpables ou fantasmés, niés ou érigés comme autant d’épouvantails stratégiques - qu’il convient aux chercheurs.se.s d’interroger.

Cet axe choisit la notion de citoyenneté comme outil d’analyse. Fait culturel par excellence, elle a imposé une articulation entre individualisme et universalisme, en octroyant une série de droits et de privilèges censée garantir la liberté politique des citoyen.ne.s, et en permettant dans le même temps l’émergence d’une identité collective, le plus souvent dans le cadre de l’État-nation. La citoyenneté est donc indissociable du processus démocratique, dont elle est à la fois le garant et l’obstacle volontaire puisqu’elle impose, de fait, un phénomène simultané d’inclusion et d’exclusion de la communauté nationale.

Dans une approche comparatiste entre les différents espaces étudiés par les membres du laboratoire, plusieurs articulations permettent aux chercheuses et chercheurs d’effectuer leurs recherches :

-       Citoyenneté et culture(s)

-       Démocratie et liberté(s)

-       Citoyenneté et pouvoir / État

-       Construction nationale / récits nationaux et expériences individuelles et collectives

-       Culture(s) et identité(s)

-       Transformations culturelles, transculturation et souveraineté(s)

-       Stratégies de résistance, de résilience, de survivance culturelle

-       Citoyenneté et identité(s) individuelle(s) et collective(s)

-       Inclusion/exclusion, appartenances périphériques et marges

-       Citoyennetés multiples, double appartenance

-       Citoyenneté et genre/race/classe

-       Identité(s) et patrimoine culturel, héritage et pratiques de transmission

-       Citoyenneté et pratiques culturelles / expérimentations esthétiques


2. décentrements : dynamiques créatives et critiques.

Cet axe a pour spécificité de mener une réflexion sur une démarche de recherche commune aux membres de RÉMÉLICE : le décentrement. Ce concept se révèle donc fédérateur et créateur de synergies au sein du laboratoire pour toutes les langues-cultures qui y sont étudiées. Notre axe s’inscrit en outre dans ce qui est le fondement, depuis sa création, de RÉMÉLICE : la complémentarité des pratiques et la transversalité.

Le décentrement correspond à une volonté de changement de perspectives qui met en relief la relativité des concepts: la périphérie devient un centre depuis lequel repenser l’ensemble. Tenter d’appréhender le décentrement implique la construction d’approches transversales, transdisciplinaires, transculturelles permettant un décloisonnement propice à l’exploration de nouvelles perspectives de recherche. Il s’agit également de mettre en place des références théoriques sans cesse renouvelées afin de donner corps au décentrement dont l’une des caractéristiques est d’être une pensée en mouvement constant, propice à des créolisations (au sens glissantien du terme) à la fois théoriques et méthodologiques. Les champs d’application de ce concept et de cette méthodologie sont multiples.

L’étude des décentrements, dynamiques créatives et critiques vise à l’émergence de nouvelles cartographies littéraires, culturelles et artistiques. Il s’agit de revisiter les histoires littéraires, culturelles et artistiques de façon à faire émerger des auteurs, des œuvres, des thématiques qui ont peu attiré l’attention dans le domaine universitaire. Plusieurs dimensions ont été retenues au sein de notre Laboratoire :

-       la transmission du décentrement par la traduction

-       les réceptions décentrées

-       les cultures dites populaires

-       les créations en lien avec les migrations

-       les femmes et visions décentrées de l’Histoire

-       les insularités comme décentrements culturels et littéraires