Soutenance de thèse de Cassandre FEUILLATRE

Cette thèse porte sur la construction de la légende noire de Catherine de Médicis et de Marie de Médicis à travers l’étude d’ouvrages historiques, de pamphlets mais aussi de pièces de théâtre publiés entre 1661 et 1789. Elle s’attache à montrer les variations, les ruptures et la continuité des représentations de ces deux souveraines à travers un corpus inédit rassemblant des ouvrages de natures différentes. Cette légende noire de Catherine et Marie de Médicis se nourrit des nombreux ouvrages publiés et réédités dans notre période d’étude mais aussi de la circulation importante entre les textes. Elle connait d’ailleurs un second souffle dans la seconde moitié du XVIIIe siècle car certains auteurs utilisent l’exemple de ces deux femmes pour critiquer le pouvoir en place. Ce travail interroge les formes d’écritures de l’Histoire qui mêlent la pédagogie, la morale ou la satire. Catherine et Marie de Médicis apparaissent alors comme des épouses acariâtres, des mères défaillantes et des régentes cruelles, devenant le parfait contre-exemple de ce que l’on attend d’un souverain aux XVIIe et XVIIIe siècle. Par le biais d’attaques ciblant leur vie privée et leur vie publique, ces deux femmes sont critiquées à la fois pour leur genre, leur origine et leur caractère. Écrire, raconter ou analyser l’Histoire du royaume et plus particulièrement celle des années 1560-1640 devient un moyen de montrer aux Dauphins et plus généralement aux enfants, mais aussi aux amateurs d’histoire ou d’anecdotes, les dangers d’un pouvoir laissé entre les mains de femmes. Cette thèse contribue ainsi à mieux définir les étapes et composantes de la construction pérenne des légendes noires de ces deux souveraines et les inflexions de l’écriture de l’Histoire à l’époque moderne. Mots clés : Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Légende noire, pouvoir des femmes, écriture de l’Histoire, reines, régence.