Fils d'Ariane

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Soutenance de thèse de Jérémy ARTRU

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Histoire de l'UO

Date -
Heure 14h00 - 17h00
Adresse

Salle des thèses - UFR Droit, Economie et Gestion
Rue de Blois - Campus Université
France

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien https://wwwd8prod.univ-orleans.fr/fr/group/89/content/create/group_node%3Auniv_…

La thèse a pour objectif de mettre en relation les sources littéraires, archéologiques et épigraphiques habituellement utilisées par les historiens de Carthage avec l'étude renouvelée de la documentation numismatique. La perte – sans doute irrémédiable – de la quasi-totalité des œuvres écrites et des archives carthaginoises fait en effet de la monnaie frappée, produite en série par l’État, une source de première importance pour appréhender à la fois le fonctionnement institutionnel de la cité et ses multiples interactions en Méditerranée occidentale. La chronologie couverte correspond à la période d’apogée de la domination politique, économique et militaire qu’exercent les Carthaginois dans la région, entre leur retour victorieux en Sicile à la fin du Ve siècle av. J.-C. et les lourdes conséquences de la première défaite face à Rome, au tournant des années 240-230 av. J.-C. Les problématiques de l’étude et la chronologie retenues invitent à porter avant tout l’attention sur les monnaies en métaux précieux, qui jouent un rôle essentiel dans le financement des dépenses de la cité, sans négliger pour autant les alliages cuivreux, dont l’usage se diffuse alors progressivement. La base documentaire de la thèse se compose donc d’un corpus exhaustif des monnaies carthaginoises en or et en argent, qui sont organisées selon un nouveau classement et dont l’étude mobilise un large éventail méthodologique. Outre la typologie et la métrologie de ces monnaies, sont en effet également pris en compte les volumes et l’organisation de leur production, les techniques mises en œuvre dans leur fabrication ainsi que les caractéristiques de leur circulation et de leur thésaurisation. De plus, la démarche repose sur les apports de quelque 500 analyses de composition élémentaire réalisées par LA-ICP-MS à l'IRAMAT-CEB. Ces analyses archéométriques, qui permettent de connaître les teneurs des éléments majeurs et traces présents dans les alliages monnayés, sont un moyen privilégié d’appréhender les politiques de production monétaire ainsi que la provenance et la circulation des métaux employés. Les résultats d’une telle approche et leur mise en relation avec les autres sources de l’histoire punique amènent à réaffirmer le lien étroit qu’entretiennent les monnaies carthaginoises en métaux précieux avec le financement des opérations militaires. Leur production, si elle se répartit sur l’ensemble de la période étudiée, n’en est donc pas moins sporadique et mise en œuvre pour répondre à des besoins de paiement spécifiques. Deux périodes particulièrement intenses se démarquent de ce point de vue : le conflit contre Agathocle de Syracuse d’une part, à la fin du IVe siècle, et la première guerre contre Rome et ses suites, entre 264 et 237, d’autre part. L’étude numismatique renouvelée permet également de mettre en évidence les aspects liés à la décision, aux normes et au contrôle de la production monétaire, qui apportent de précieux éléments de compréhension de l’histoire des institutions et de la vie politique de Carthage. Le rôle des généraux et leurs relations avec les autres magistrats font à ce titre l'objet d'une attention particulière.