Date | - |
Heure | 14h00 - 17h00 |
Adresse | Salle du conseil Jacqueline Magnou - UFR LLSH |
Contact | |
Lien | https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/agenda-actualites |
Cette thèse vise à montrer que la morphologie exerce une pression sur la phonologie, de telle sorte qu’un système morphologique donné conditionne la nature des alternances vocaliques en sous-jacence. Trois langues sont étudiées : le mohawk, le français et l’arabe tunisien. Le mohawk est une langue fortement concaténative. En ce sens, les frontières morphologiques sont susceptibles de se multiplier à l’intérieur des mots. On observe ainsi des phénomènes d’alternance dans ces positions particulières, à l’interface entre la phonologie et la morphosyntaxe. Les voyelles émergentes sont interprétées commes des marqueurs de phase, dont la fonction est de signaler la présence desdites frontières. Le français a subi tout au long de son histoire des importations massives d’emprunts faits au latin, qui ont eu pour effet de diviser son lexique en deux composantes en synchronie. Les répercussions sur le système morphologique sont telles que la dérivation manipule deux types de radicaux (et de suffixes), populaires et savants, qui alternent selon le suffixe employé. Les alternances vocaliques y sont analysées comme le résultat de l’activation d’une cophonologie lors de la dérivation savante. L’arabe tunisien est une langue non concaténative, ce qui signifie que la morphologie a recours à d’autres moyens que la concaténation pour encoder du contraste. Les alternances vocaliques, entre les formes perfectives et imperfectives d’une part, entre les formes fléchies du perfectif d’autre part, sont ainsi analysées comme relevant d’un mécanisme apophonique. L’étude contrastive entre ces trois langues s’articule aussi (secondairement) autour de considérations sociolinguistiques, théoriques et épistémologiques.