Soutenance de thèse de Clémence RYCKEBUSCH

L’Aquifère de Beauce, l’un des territoires les plus cultivés de France, est sujet à une problématique d’infiltration des nitrates. Les flux de la zone non saturée (ZNS) sont souvent vus comme une recharge moyenne avec un temps de transfert. Cependant, dans les milieux carbonatés comme l’Aquifère de Beauce, il existe aussi des flux rapides associés aux fractures/karsts. La problématique de la thèse est d’améliorer la connaissance des flux hydriques, vecteurs de pollution, dans la ZNS de l’Aquifère de Beauce par des méthodes géophysiques en caractérisant les hétérogénéités locales, en définissant les conditions de suivi du stock d’eau dans la ZNS et en proposant un modèle amélioré des transferts hydriques de la ZNS à l’échelle décamétrique sur le site d’étude. L’interprétation jointe des teneurs en eau mesurées par résonance magnétique nucléaire en surface 3D (SNMR), en forage (BNMR), des résistivités électriques (surface 3D et forage) et des chargeabilités (surface 3D) a permis : 1) d’améliorer la description du site d’étude en identifiant des variations métriques de lithologie et teneur en eau, inexistantes à ce jour, dans les calcaires saturés (fracturation variable, karst) et non saturés (calcaire argileux), aboutissant à un nouveau modèle lithologique « hydro-géophysique » du site. 2) De proposer un modèle de teneur en eau, inexistant à ce jour, mesurable par SNMR et BNMR, permettant de simuler la réponse SNMR à une augmentation de la hauteur d’eau avec la recharge. La mesure, inversion et interprétation d'un suivi de teneur en eau SNMR, comparé aux données existantes, montre que le stock d’eau dans la ZNS peut être suivi par SNMR pendant les phases de recharge des cycles pluriannuels. Le modèle de teneur en eau décamétrique pourra servir de base pour simuler numériquement la dynamique de la ZNS, calé sur un suivi de stock d’eau par SNMR.