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Soutenance de thèse de Marine ZEIMET

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Droit

Date -
Heure 09h30 - 12h00
Adresse

Bâtiment C - UFR Droit, Economie et Gestion
11 rue de Blois - Campus Université
France

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/agenda-actualites

Inondant le discours juridique, la transparence fascine autant qu’elle intrigue. Jugée insaisissable, elle est utilisée par les juristes dans un sens courant. La transparence renvoie alors à l’accès à une information, à sa clarté, à un droit de savoir. Pourtant, cette approche de la transparence, presque par défaut, n’est pas pleinement satisfaisante. Elle ne permet pas de comprendre l’utilisation ou l’absence d’utilisation du terme dans le discours juridique. Le droit du travail français l’illustre particulièrement : dans le discours travailliste, l’information constitue un thème récurrent tandis que la transparence n’est pas un terme ancré, en tout cas pas autant que dans ses domaines de prédilection tels que le droit administratif ou le droit de la concurrence. Ambitionnant d’expliquer ce paradoxe, cette recherche propose un concept juridique de transparence. Selon ce concept, la transparence traduit l’idée selon laquelle l’exposition au regard d’autrui orienterait le comportement de la personne exposée. L’exposition au regard vise d’une part à informer les observateurs. Cette fonction informative, bien identifiée dans le discours juridique, constitue une fonction certes nécessaire mais mineure de la transparence. Elle est complétée par une fonction régulatrice : l’exposition au regard vise à orienter le comportement de la personne exposée. Il s’agit notamment de moraliser le comportement des responsables politiques ou de réguler le marché. Cette fonction régulatrice, peu identifiée dans le discours juridique, constitue pourtant la fonction majeure du concept de transparence. Dès lors, ce concept se définit comme une exposition au regard d’autrui exerçant une fonction informative et une fonction régulatrice, la seconde primant sur la première. En droit du travail, la fonction régulatrice associée à l’exposition au regard ne l’emporte que rarement sur la fonction informative, expliquant ainsi le faible ancrage de la transparence dans ce domaine. Certes, tout comme le terme de transparence, la fonction régulatrice n’est pas totalement absente du discours travailliste. Sa place y est cependant restreinte : tantôt écartée, tantôt concurrencée. L’identification et la hiérarchisation des fonctions de la transparence permettent donc de mieux comprendre l’utilisation du terme dans le discours juridique.