| Date | - |
| Heure | 09h30 - 12h00 |
| Adresse | Salle des thèses - UFR Droit, Economie et Gestion - |
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| Lien | https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/agenda-actualites |
L’Oummah et l’Église catholique incarnent deux formes d’universalité religieuse transformées par la sécularisation et intégrées dans le système interétatique moderne. Issues d’ordres juridiques supranationaux fondés sur la primauté d'un ordre divin qui prétend à la connaissance surnaturelle autant qu'à la reconnaissance sociale, elles se sont converties en acteurs institutionnels d’un ordre international centré sur la souveraineté et la territorialité comme expressions du nouveau fondement volontariste de l'ordre social. Or, la sécularisation du religieux n’en abolit pas la dimension théologique : la porosité des domaines théologiques et politiques induit une circularité conceptuelle des notions juridiques. Le politique hérite ainsi des structures symboliques du théologique et les réinvestit sous des formes juridiques et diplomatiques. Au cœur de cette transformation demeure la notion de peuple, matrice commune du corps ecclésial et de la communauté des croyants, que la modernité a transposée dans la fiction du peuple souverain. L’Organisation de la coopération islamique exprime ainsi une Oummah modernisée, communauté de foi devenue structure intergouvernementale, tandis que le couple Saint-Siège/ Vatican manifeste la persistance d’une Église universelle adoptant les formes étatiques pour maintenir sa prétention spirituelle. L’organisation confessionnelle internationale apparaît ainsi comme le produit d’une hybridation entre transcendance et raison d’État, où le religieux, loin d’être marginalisé, continue de structurer la scène mondiale sous des formes sécularisées.