Fils d'Ariane

University : Main content

Titre de page

Soutenance de thèse de Malou MESTRINARO

Contenu de la page principale

Conférence - séminaire

Date -
Heure 14h00 - 17h00
Adresse

Salle de lecture, CIUR - Hôtel Dupanloup
1 rue Dupanloup - 45000 ORLEANS
France

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien http://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/temps-forts/soutenances-de-theses-…

Parmi les personnes en migration accueillies sur le territoire français, la catégorie des mineurs non accompagnés (MNA) reste aujourd’hui un public mal appréhendé. Le public concerné se caractérise par différents types de mobilités, géographique et langagière notamment. Bien qu’en majorité originaires de pays d’Afrique de l’Ouest, les parcours migratoires sont différents d’un jeune à l’autre. L’objectif de ce travail est de proposer une étude de la mobilité des MNA, en mettant en évidence les stratégies langagières employées par ces locuteurs, originaires d’autres cultures, mineurs et dans une posture isolée sur le territoire français. L’étude de leur place et de leur progression au sein du dispositif (en ce qui concerne les choix de formation, mais aussi les liens sociaux, créés avec d’autres jeunes par exemple) s’intéressera en particulier à l’émergence de vulnérabilités en situation. L’étude porte sur des jeunes MNA du département du Cher, inscrits dans un dispositif pluridisciplinaire d’accueil et d’accompagnement vers l’autonomie jusqu’à leur majorité. Nous analyserons leur place au sein du dispositif, en cherchant notamment à comprendre leur part d’agentivité dans un parcours conçu pour eux par des tiers (l’équipe socio-éducative). Nous nous inspirerons pour cela de l’ethnométhodologie et de l’ethnographie de la communication. Aussi, nous nous intéresserons aux productions langagières en contexte, en analysant ainsi les discours en interaction, c’est-à-dire performées dans in situ. Notre regard se portera dès lors sur ce qui est dit, comment cela est dit, à qui et dans quel contexte interactionnel, en cherchant à décrire la séquentialité du discours par rapport aux connaissances partagées, et à décrypter ce qui se joue sans avoir besoin d’être dit, ou a minima qui n’est pas dit ouvertement. Les méthodes choisies pour le recueil de données, à la fois audio et vidéo, sont dès lors les mêmes que celles de l’ethnographie, telles que décrites par Olivier de Sardan (1995) ou Duranti (1997) : nous avons effectué une observation participante de plusieurs mois, avant de procéder progressivement à des enregistrements. L’observation participante s’est déroulée lors d’ateliers culinaires hebdomadaires, moment que nous avons choisi en raison de la dimension transversale de la thématique de l’alimentation. Ces ateliers, en ce qu’ils représentent des temps d’apprentissage informels, ont permis d’accéder à différentes configurations interactionnelles, ainsi que d’éliciter de façon non intrusive des données personnelles lors de ce que nous appelons des entretiens in situ, empruntant la terminologie d’Olivier de Sardan (2008), sans représenter une menace pour la face des jeunes. Nous avons identifié trois catégories d’analyse nous permettant d’étudier la place des jeunes au sein du dispositif : la mobilité, la vulnérabilité et la temporalité. Nous nous emploierons à expliciter ces catégories, en nous inscrivant dans le champ des études en sciences humaines les ayant abordées ; nous apporterons notre propre lecture de chaque catégorie en relation avec notre terrain d’étude et notre corpus. En conclusion, nous chercherons à montrer qu’il existe, dans la situation étudiée, une articulation entre les trois catégories qui se traduit sous la forme du parcours, concept que nous reprenons aux sociologues de la migration.