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Soutenance de thèse de Vanessa-Paradis DOVONOU LAMISSI

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Recherche aides financières

Date -
Heure 15h00 - 18h00
Adresse

Salle Grotius - UFR Droit, Economie et Gestion
Rue de Blois - Campus Université
France

Contact
Ecole Doctorale Sciences de l'Homme et de la Société
Lien http://www.univ-orleans.fr/fr/univ/recherche/temps-forts/soutenances-de-theses-…

Longtemps considéré comme un paradigme standard en macroéconomie, le célèbre Trilemma (triangle d’incompatibilité ou triangle de Mundell) introduit un arbitrage entre trois objectifs politiques : intégration financière, autonomie monétaire et stabilité des taux de change (Mundell, 1963). Dans ce cadre, un régime de change flexible devrait garantir une autonomie monétaire en économie ouverte (parfaite mobilité des capitaux). Toutefois, les récentes études empiriques et théoriques, ainsi que les crises ont remis en question la validité du Trilemma. Cette thèse examine l'impact des nouveaux défis de politique macroéconomiques en reconsidérant la perspective du Trilemma. En premier lieu (Partie 1), nous réexaminons les trois dimensions du Trilemma : l'intégration financière, l'autonomie monétaire et la stabilité du taux de change, et discutons leur évolution dans l'ère moderne. Le premier chapitre propose de nouvelles mesures d'intégration financière en utilisant une approche non linéaire des modèles factoriels (analyse en composantes principales (ACP) et ACP logistique). Nos indices décrivent la tendance des flux financiers et les restrictions du compte de capital. Ils révèlent une intégration financière partielle due à la popularité des outils de contrôle des capitaux. Malgré une tendance à la hausse, la mesure de facto d'intégration financière chute pendant les périodes de crise. Parallèlement, l'intégration de jure baisse, reflétant une hausse des restrictions pour limiter la sortie/l’entrée massive des capitaux et les effets négatifs associés. Le deuxième chapitre propose une analyse de la politique monétaire en réseau et examine comment le système international global peut affecter l'autonomie monétaire nationale. Nous confirmons l'existence d'un réseau global au sein duquel la politique monétaire (dans les économies avancées et émergentes) se propage d'une économie à l'autre. Les chocs provenant des économies avancées dominent le réseau, et les pays émergents restent des récepteurs nets de chocs. Toutefois, les résultats indiquent un effet de contagion des grandes économies émergentes vers les économies avancées. Nous proposons une nouvelle mesure de l'autonomie monétaire, qui capte la réponse globale de la politique monétaire nationale aux chocs provenant du réseau. Positivement corrélée avec le degré de mondialisation, elle confirme que les économies émergentes sont plus vulnérables aux chocs du réseau et que leurs réactions sont plus volatiles. Le chapitre 3 confirme empiriquement l'émergence et la prolifération de régimes intermédiaires ont brisé la vision binaire des régimes de change. Il expose le décalage entre les régimes de change de jure et de facto et identifie la qualité des institutions et le développement financier dans les économies émergentes comme les moteurs de ce décalage. Par conséquent, nous soutenons que le Trilemma s'est transformé en un équilibre intermédiaire avec des compromis multidimensionnels entre intégration financière et contrôle de capitaux, régime de change et stabilité financière. La deuxième partie de la thèse se concentre sur l'impact de la domination du dollar américain sur le Trilemma. Nous proposons une mesure de la dépendance totale au dollar et évaluons son effet sur la vulnérabilité des pays à la politique monétaire de la Fed. A partir des modèles de local projection, le chapitre 4 montre que les autorités monétaires des économies fortement dépendantes du dollar sont plus susceptibles de suivre la politique monétaire américaine en vue de stabiliser leur économie. Toutefois, une forte thésaurisation des réserves de change et d'importantes interventions sur le marché des changes contribueraient à réduire cette vulnérabilité. Le chapitre 5 montre à l’aide d’une modélisation théorique à la Gopinath et al. (2019) qu’un régime intermédiaire avec autonomie monétaire partielle et régime de taux de change gérée est optimal pour une meilleure stabilisation des variables nationales.