Doctorant en Sciences Humaines et Sociales
Titre de la thèse
Musique et révolte sociale dans le Madrid de la Transition: de la chanson contestataire au pop-rock engagé (1973-1984)
Directeur : Jaime Céspedes Gallego
Résumé
En 1969, après presque quarante années de régime autoritaire, Franco désigne son successeur, Juan-Carlos, petit-fils du dernier roi d’Espagne, Alphonse XIII. L’Espagne doit alors se réaligner sur son époque et sur l’Europe, ainsi, le jeune roi met en place une série de réformes profondes pour permettre une transition vers une démocratie parlementaire avec l’aide de son chef du gouvernement, Adolfo Suárez. Vient alors la période de la Transition démocratique, qui peut avoir un sens politique, social ou culturel et une durée différente (entre 5 et 15 ans) selon le sens.
Malgré les réformes et les avancées dans le domaine politico-social, une tentative de coup d’État organisée par une partie de l’armée opposée aux réformes a lieu le 23 février 1981. Outre la montée du terrorisme d’ETA et le projet de création de régions autonomes, l’une des causes de ce coup d’État est le désir de réprimer la liberté culturelle et artistique qui dépasse largement les anciens codes de censure franquiste, dictés par l’Église Catholique.
Les premières manifestations de cette liberté avaient pourtant commencé dès les années 1960, dans les banlieues Est de Madrid, où l’on peut trouver déjà des groupes de musique rock contestataires et provocants. Vers le milieu des années 1970, cette nouvelle vague se déplace dans le centre de Madrid. Une nouvelle jeunesse se réunit dans les bars et sur les places des quartiers du centre, particulièrement dans celui de Malasaña.
Nous nous intéressons aux transformations de la culture musicale des dernières années du franquisme au début de la normalisation démocratique, que l’on associe à la victoire électorale du PSOE (le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) en 1982.